Antony Hadjipanayotou, président de l’Union des Entreprises de Proximité pour la région Ile-de-France, est l’invité de Patrick Roger dans l’émission C’est bon à savoir du 3 juin 2024 sur SUD RADIO.
Il évoque notamment les difficultés économiques des entreprises de proximité depuis 4 ans et les nouvelles qui s’annoncent pour les artisans et commerçants, du fait des restrictions de circulation durant les Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024.
JOP Paris 2024 : « Ça va être compliqué de travailler »
Ecouter la rediffusion de son intervention :
L’entretien du président avec Sud radio
Patrick Roger (Sud Radio) : Nous sommes avec Antony Hadjipanayotou : vous êtes président d’une des grandes organisations patronales françaises, l’U2P, qui regroupe des petites entreprises de proximité.
Antony Hadjipanayotou (U2P Ile-de-France) : En effet, nous regroupons environ 921 000 entreprises en Île-de-France et avec 980 000 salariés, à peu près. Je crois que nous sommes un des acteurs incontournables.
Patrick Roger (Sud Radio) Pourquoi cette action, justement, de sensibilisation au commerce de proximité dans les centres-villes, notamment en Île-de-France ?
Antony Hadjipanayotou (U2P Ile-de-France) : après tout ce qui s’est passé depuis quelques années – on parle bien sûr du COVID, de la guerre, de la hausse de l’énergie, etc. Les travaux, Les Jeux olympiques, les travaux en centre-ville – on s’aperçoit que beaucoup d’entreprises ont beaucoup de difficulté à pouvoir survivre encore. C’est pour ça qu’on se rapproche de beaucoup de municipalités pour voir comment on pourrait faire évoluer les choses et rouvrir tous ces magasins de centre-ville, qui sont de plus en plus à l’arrêt.
Patrick Roger (Sud Radio) Oui, c’est vrai. Pour rouvrir ou empêcher de fermer, parce que certains aujourd’hui se posent des questions, des commerçants, des artisans et des petites entreprises de proximité. Vous, par exemple, vous êtes plombier chauffagiste, c’est ça ? Pourtant, j’ai cru comprendre que dans ce secteur, on manquait de monde, on manquait d’entreprises…
Antony Hadjipanayotou (U2P Ile-de-France) : oui, certainement, d’entreprises. On manque surtout aussi de main d’œuvre. Mais une chose qui est importante à souligner, c’est les prix et l’augmentation des matières premières, qui a été un gros manque à gagner pour nos entreprises. On commence à sortir un petit peu la tête de l’eau… Mais là, pour nous, en Île-de-France, on va avoir un gros problème Je veux pas faire du bashing (NDLR dénigrement) contre les Jeux olympiques, mais ça va être extrêmement compliqué de pouvoir travailler. On s’en aperçoit déjà maintenant dans Paris avec la fermeture de la Concorde, de Trocadéro, etc… c’est encore de vraies difficultés qu’il va falloir surmonter.
Patrick Roger (Sud Radio) ; Oui, c’est vrai. Moi, j’ai entendu beaucoup de commerçants d’artisans, enfin d’artisans, qui disent: « A partir du mois de juin, je ne vais plus travailler dans Paris. » Parce que c’est compliqué, évidemment, de circuler…?
Antony Hadjipanayotou (U2P Ile-de-France) : Oui, c’est ça, bien sûr, malheureusement. En plus, on nous a annoncé la fermeture de 5 arrondissements du Centre de Paris. Donc, encore des endroits où on ne pourra plus aller travailler. On ne se rend pas toujours compte : au lieu d’aménager les choses, on les interdit, donc c’est extrêmement compliqué.
Patrick Roger (Sud Radio) : Mais Anthony, pour vous, les artisans, il n’y a pas des laisser-passer pour pouvoir aller plus facilement à la fois circuler et stationner ?
Antony Hadjipanayotou (U2P Ile-de-France) : Pour les Jeux olympiques, oui, on aura des laisser- passer, avec, normalement, on devrait pouvoir continuer à travailler. Mais pour les arrondissements qui sont interdits à la circulation du Centre de Paris, là, je ne vois pas beaucoup de solutions.
Patrick Roger (Sud Radio) : En tout cas, vous menez cette action pour essayer de revitaliser les centres-villes et les centres-bourgs. En Île-de-France, ça passe par quoi, alors ? Des sensibilisations d’élus, de la population ?
Antony Hadjipanayotou (U2P Ile-de-France) : On s’aperçoit qu’il y en avait besoin, parce que, quand on a commencé à monter cette action, beaucoup d’élus se sont inscrits dans Île-de-France et beaucoup d’entreprises aussi.. Donc, on s’aperçoit que c’était une action qui fallait absolument mener.
Patrick Roger (Sud Radio) : Oui, c’est une série de rendez-vous consacrés à l’économie de proximité francilienne, bien sûr, parce que là aussi, on est touché par cette « désertification » des cœurs de villes. Merci à vous d’avoir été avec nous ce matin. On va relayer évidemment cette opération pour sensibiliser aussi tous les habitants, un peu partout, de faire confiance aux commerçants et aux artisans et aux petites entreprises de proximité. C’est particulièrement important pour qu’il y ait de la vie dans les quartiers.